... de l'amputation de l'orthographe

Publié le par Muriel Bayet

Ah, Bonheur Tograf, salut !

Nouz alon dézormè tanter d’apliker la bèle réforme de notre ortografe franssaize…

Il est en effet plus facile de cancrétiser le « peuple » que de l’inviter à se « hisser » au « rayonnement » des énarques et autres « grandes-écoliens »… Car qui dit crétin, dit plus facile à gruger, à manipuler, à soudoyer, à berner.

Car enfin, si notre orthographe est quelque peu compliquée, elle le doit à ses racines, à son histoire ; elle a une signification, une origine que tout un chacun peut comprendre et appliquer, pour peu qu’on prenne la peine de la lui expliquer. Et je ne parle pas « en l’air » ; je parle d’expérience, moi qui ai enseigné le français aux étrangers, en expliquant le pourquoi du comment sur les mots, la structure, la grammaire…

Déjà, dans les années 90, lorsque ladite réforme est parue, on a grincé des dents, mais si on se devait, en tant qu’enseignant de français, ne pas sanctionner les « fautes » façon nouveaux textes, on continuait à enseigner le véritable français, celui qui a un sens, celui que l’on peut expliquer, que l’on peut conjuguer, penser, décortiquer, comprendre… bref, le français qui veut dire ce qu’il a à dire, avec des mots justes, des mots qui contiennent une certaine valeur et pas une autre, des mots qui servent à décrire, à peindre, à chanter, à grogner, à aimer, à haïr, des mots qui frappent ou qui caressent, des mots , des vrais…

Il me semble tout aussi saugrenu de changer, de « simplifier » (!!!) notre orthographe en vue d’une uniformisation de l’écriture des sons, qu’il me semblerait saugrenu -et dangereux, d’uniformiser les sourires, les regards, les allures…

La grammaire, la structure et l’orthographe d’une langue sont sa chair, son ossature, sa couleur, son odeur, sa singularité, ses taches de rousseur, ses grains de beauté…

Mais vous avez le droit de ne pas être d’accord…

Publié dans Chroniques

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