Québec 2014 : Au Pays de nos Cousins

Publié par Muriel Bayet

Québec 2014 : Au Pays de nos Cousins

1- De Montréal au Parc Forillon


22 septembre : de Penmarc'h à Roissy...

15h15 - Le TER qui nous emmène à Redon traverse la campagne bretonne à une allure printanière... Clochers élancés au toit de dentelle, bois et bosquets, prés, étangs et champs de maïs...
Passé Quimperlé, les églises se font plus massives ; la campagne est plate.
Lorient - Le soleil illumine le port, les bateaux, les maisons, dont les cheminées ne sont déjà plus systématiquement à l'aplomb des pignons...
Le second mini-train qui assure la liaison Redon-Rennes est surchauffé... On descend toutes les fenêtres...
Enfin, de tortillard en tortillard, nous voici dans le TGV Rennes-Roissy. Mais nous n'allons pas tellement plus vite pour autant. Des "incidents" sur la voie nous font prendre 45 minutes de retard. Et voici qu'un SMS nous arrive : le vol de demain soir, sur lequel nous sommes programmés, est annulé...
Roissy, 23h15 - Dans la navette qui nous conduit à notre hôtel, nous poussons un ouf de soulagement ; les comptoirs d'Air France étaient déserts ; hôtesses et stewards, peu sollicités, ont pris le temps de nous enregistrer sur le vol du lendemain matin...

23 septembre : En vol vers Montréal

11h30 - Un peu compressés dans le 747 qui vient de décoller de Roissy, on fait contre mauvaise fortune bon coeur, trop heureux d'avoir pu embarquer !
Du hublot contre lequel je m'appuie je ne vois rien d'autre qu'une masse floconneuse blanche ; nous sommes dans les nuages...
Le vol ne va pas faire partie des plus agréables : deux rangs plus haut, un petit hurle depuis le départ. Et juste devant moi, un grand gaillard a décidé de regarder un film en position "couchette"... Ma tablette me rentre dans le ventre ; je ne peux plus bouger que les doigts sur le clavier... Quant aux genoux, coincés contre le siège avant, impossible de les croiser... Heureusement, tout compte fait, que je ne mesure que 1,64 m !

L'arrivée sur Montréal se fait à l'heure prévue ; temps clair ; pas de turbulence. D'en haut, on survole de grands champs géométriques, petits bois, routes rectilignes, le St Laurent, et des groupes de maisons ; si je ne savais pas que je suis au-dessus du Canada, je pourrais penser que je vais atterrir quelque part en France. Sauf la taille des champs, sans doute...
A l'approche, les cubes des maisons se précisent ; d'en haut, c'est laid ; plus bas, les façades de briques donnent un peu plus de gaieté…
Quant aux arbres, ils commencent à prendre des allures d'automne.
Atterrissage, passage de la douane, récupération des bagages.
On attrape sans difficulté le bus 747 qui nous emmène au centre-ville. Les passagers autochtones sont avenants et se proposent spontanément pour nous indiquer notre chemin.
Je capte des bribes d'une conversation, derrière moi : "Âttins-TWA à N'ger en eau peu pRRoFOND'" (attends-toi à nager en eau peu profonde")... Va falloir s'habituer au parler d'ici! On pose nos affaires à l'hôtel, on récupère les vouchers et on part, à pied, repérer l'agence de location de voitures... à 1 heure de marche ! Le positif : demain, on prendra le métro avec
nos bagages afin de partir, comme prévu, à 8h... Et puis et surtout, on en profite pour "sentir" les quartiers...

Architecture victorienne dans les petites rues que nous empruntons. Volées d'escaliers extérieurs pour accéder aux appartements en étage. Grands murs de brique brune ; tags un peu partout ; rues propres et fleuries dans certains secteurs. Et dans les parcs, on renoue avec nos amis les écureuils...
Beaucoup d'églises de confessons diverses. On retrouve l'ambiance washingtonienne... à moins que ce ne soit Washington qui ait une ambiance Montréalaise ?

Pas le temps de "magasiner", mais on achète tout de même un adaptateur, car le mien, pourtant "international", ne s'enclenche pas dans les prises d'ici ! Je sors en disant "au revoir", comme d'hab, et on me répond "bonjour"... Et oui, va falloir s'habituer...
Casse-tête pour retirer du liquide : ici, c'est la master-card qui est reine ; les visa... il a fallu chercher pour trouver une banque qui l'accepte !
Enfin, on est paré... euh, presque ; Jacques se bat avec le GPS pour tenter de programmer l'adresse du RV de demain.


24 septembre : de Montréal à Québec

Montréal, 5h00 HL. Il n'y a bien que Jacques pour pouvoir dormir tout le temps et sous tous les cieux... A cette heure-ci, il ronfle encore (car, arrivés il y a quelques heures, on est encore en plein décalage horaire et en fait, il est déjà 11 h du matin en France)... Moi, je n'ai pas pu résister à la douche...

Aujourd'hui, on n'aura pas le temps de visiter le centre-ville moderne, ni les vieux quartiers de Montréal. On fera ça au retour. Mais le peu que j'en ai vu me fait penser à ces grandes villes anglo-saxonnes du "Nouveau-Monde" (Sydney, Melbourne, New-York, Philadelphie,...).
Grands immeubles élancés recouverts de vitres réfléchissant la lumière, d'autres, plus petits, façades en brique et clim "scotchée" aux fenêtres, maisons particulières ou petits immeubles de style victorien, bas quartiers tagués et délabrés...

Des centres commerciaux (boutiques, restos) qui ne ressemblent en rien aux nôtres (on a l'impression d'entrer dans un immeuble grand standing ; en fait, passées les deux double-portes, il faut s'enfiler dans un long couloir qui débouche sur des sortes de cours intérieures où on découvre les vitrines... La première fois qu'on s'est trouvé de chercher un de ces fameux centres, c'était à Washington ; on avait un achat précis à faire, et on nous avait recommandé un centre commercial... On est passé plusieurs fois devant, le long de l'avenue, avant de comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un immeuble d'habitation, mais d'une zone commerciale !
Des pharmacies où une grande place est réservée aux comptoirs à parfums, aux bijoux, voire sacs à main, quand ce n’est pas une agence postale qui pose son comptoir dans un coin !... et dans le fond ou à l'étage supérieur, un écriteau : "médicaments avec ordonnance"...
Partis de Montréal par un épais brouillard, nous retrouvons le soleil à mi-parcours. Les arbres commencent à "automner", et sous le lumineux soleil de septembre, reflets et contre-jours sont enchanteurs. D'ici une dizaine de jours, cela devrait être féerique.


Québec - La chambre d'hôte est non seulement fort agréable (maison de 1888, ce qui est rare, ici), mais extrêmement bien située, sur les hauteurs de la vieille ville...
Cet après-midi, balade dans le vieux Montréal historique ; puis coup d'oeil dans des galeries d'art où certaines toiles, superbes d'émotion, me donnent une furieuse envie de reprendre mes pinceaux.
La cité est jolie ; elle a taille humaine, et ses airs de ville européenne lui confèrent une grande douceur.
Dans le bas de la ville, des artistes Lyonnais ont refait "le Mur des Lyonnais" façon canadienne ; c'est ainsi qu'ils ont récréé le "Mur" pour en faire "le Mur des Québécois". A voir et revoir !
Enfin, en soirée, visite de la cabane à sucre, où on déguste de délicieux sirops d'érable.

25 septembre : de Québec à Notre-Dame-du-Portage (Bas St-Laurent)

Avant de quitter Québec pour le Bas St-Laurent, on fait un petit tour par le territoire Huron. Sur la route qui mène à Wendake, des milliers de roseaux coupés, étêtés, ébarbés, sont étalés sur le bas-côté, dans une configuration "carrée" quasi militaire. Nos questions étant restées sans réponse, on ne saura pas pourquoi...
Puis, dans le village reconstitué où on nous explique les coutumes disparues, je confectionne, comme Jacques et d'autres, ma "roue de la médecine". Sait-on jamais...
Sur la route, les embouteillages divers et nombreux me donnent l'occasion de constater que les Québécois ne sont pas des stressés du volant ; pas d'énervement, pas de voitures qui se faufilent pour gagner une place, ... Et j'en profite pour admirer, une fois de plus, ces merveilleux camions rutilants, clinquants, parés de couleurs gaies, et toujours d'une grande élégance...

L'autoroute 20 Est est trop laide ; on la quitte pour une route parallèle, plus près des berges du St Laurent. Traversée de mini-villages jolis et proprets, aux somptueuses villas construites en bordure du rivage. Et dans chaque petite commune, une église, curieusement 'équipée' de deux clochers, pas forcément de la même taille, relativement fins et élancés.... et posés sur un édifice massif et sans élégance !
Le St-Laurent est ici très large ; eaux grises, clapotis, bande alluvionnaire triste et très large. La route traverse maintenant une campagne plate où les nombreux silos à grains, seuls reliefs dans ce "plat pays", sont les "gratte-ciel" du Bas St-Laurent. Des champs de maïs et encore des champs de maïs, entrecoupés de grands prés où paissent d'innombrables vaches. Ce qui explique les nombreux "bars laitiers".

Plaine, morne plaine. Avec parfois, en bordure de petites agglomérations, une croix spéciale portant l'inscription "Vive le Christ Roi". Comme dans la campagne près de Varsovie !
Enfin, des forêts touffues apparaissent, le relief se fait plus accidenté, la route a même quelques virages !
Notre halte du jour est en bordure de rivière. On profite ainsi d'un somptueux coucher de soleil : les lumières flamboyantes renvoyées par les strates mauves des nuages nous impressionnent par leur intensité ; on a un avant-goût des forêts aux couleurs "indiennes". Le contraste avec les cimes des sapins noirs est à la fois violent et émouvant. On en redemande !


26 septembre : Le Parc du Bic

Ce matin, nous partons tranquillement vers Rivière-sur-Loup, pour une balade sur les sentiers de randonnée autour des chutes du Loup. La rivière, bordée d'arbres aux couleurs d'automne, coule claire et tranquille. Sur les berges, des castors se sont construit des abris. Je ramasse une jolie feuille, puis deux, puis... que je vaporiserai de laque tout à l'heure, dans l'espoir de préserver leurs belles couleurs lumineuses...


Notre-Dame du Portage, 7h du matin
Rideaux tirés devant la grande baie vitrée surplombant le St Laurent, je regarde les vaguelettes créées par le courant ; le lever de soleil rosit l'horizon ; une légère brume floute les massifs qui bordent l'autre rive ; au loin, on entend le cri des oies. Ce serait idyllique si les voisins de la chambre d'à côté ne sacrifiait pas à leur devoir conjugal...

Un petit tour "en ville", dans la fameuse 'rue de la Fontaine' où boutiques chic et maisons particulières rivalisent de coquetterie puis nous reprenons la route pour le Parc du Bic, notre prochaine étape.
A "3 pistoles", on emprunte la "Route des Navigateurs" ; les collines sont couvertes de myrtilles... Il fait très beau et vraiment chaud, comme tous les jours depuis notre arrivée. De temps à autre, en plein village, une imposante bâtisse annonce "Salle du Royaume de Témoins de Jéhova"...
Ici aussi, on profite de la belle saison pour faire les travaux routiers. Un panneau prévient "Congestion à 500m"...
Il fait tellement doux qu'on décide de pique-niquer au bord de l'eau. Tout est calme ; c'est vraiment reposant...


Le paysage est maintenant de plus en plus accidenté, les forêts de pins sont très denses... On entre dans le Parc du Bic.
Un petit tour à la ferme Rioux ; là, dans l'anse, des phoques "communs" vivent et paressent. La marée, très importante aujourd'hui, monte trop vite ; les phoques ont déserté le rivage en fin de matinée ; on les voit d'un peu loin, vers les rochers qui affleurent l'eau, au centre de la crique.


Il n'est que 14h00. On a le temps. Le Pic Champlain, qui domine tout l'estuaire, culmine à plus de 300 mètres. Deux heures de randonnée à travers bois pour y arriver ; petit sentier traversé par d'innombrables racines ; côte raide et sinueuse entrecoupée de quelques faux plats et de descentes courtes mais dures, pour mieux remonter ensuite... Enfin, le sommet.
L'esplanade dévoile un paysage merveilleux où lac, mer, bois noirs et feuillus flamboyants enchantent le regard ; l'ensemble est gai et serein... Il n'y a plus qu'à redescendre, en tâchant de ne pas trébucher sur les racines ni de glisser sur la terre humide du sous-bois…

Encore une quinzaine de kilomètres le long de l'eau, puis on bifurque dans la campagne avant de s'engager sur un chemin de terre qui monte dans la forêt, pendant 6 longs kilomètres... Pourvoirie Varga. Nous voici arrivés. En contrebas, un lac bordé de feuillus rougeoyants... Superbe !


27 septembre 2014 : Pourvoirie Valga

Depuis hier soir, le Domaine Valga nous accueille. Une "cabane" tout en troncs d'arbres et rondins, nichée au fond des bois. En contrebas, les rives d'un petit lac.

Ce matin, un soleil radieux s'est levé juste au-dessus de l'eau, derrière la forêt de sapins qui couvre la colline d'en face. Le ciel est pur.
La pourvoirie est inondée de lumière. Par contraste, les sapins semblent plus noirs encore ; quant aux feuillus, ils explosent de verts tendres, or, rouille, bordeaux, orangés... C'est magique !
Un petit déjeuner copieux nous est servi ; fruits, saucisses, oeufs "tournés",... On profite de la belle journée pour faire un tour en barque -rabaska- sur le lac, avec un couple de Normands rencontrés ici. Les hommes pagayent ; nous, on prend des photos... Partage équitable !...
Calme absolu et belle lumière sur la forêt ; il fait chaud. L'eau est très claire ; on distingue même les rigoles creusées dans le fond par les castors.
Seul le bruit des pagaies rompt le silence. Beaucoup de troncs flottés. Le long de l'autre berge, on entend le gémissement des roseaux sur la coque de la barque.

Le domaine Valga est aussi connu pour son parcours dans les arbres. Curieux, on se rend sur le parcours... Euh... je crois que je ne vais pas essayer...

Après-midi calme ; balade dans la forêt jusqu'aux rabières. Quelques forestiers (des "bûcheux"), et des quads, des quads, des quads...


17h00. On prend la barque avec Eric, l'hôte, qui nous emmène au large des huttes de castor. C'est l'attente. Enfin la femelle sort. On la suit, on l'observe. Elle grignote tranquillement quelques feuilles ; puis c'est au tour du mâle de fendre l'eau ; un petit prend l'air, battant furieusement de la queue en grandes giclées d'eau...
La nuit commence à tomber ; l'humidité aussi ; il fait froid. On rentre.

28 septembre : parc du Bic-Baie des Chaleurs

6h15. Encore un magnifique lever de soleil au-dessus de la crête des pins. Aujourd'hui, l'aube est orangée.
Assise au chaud derrière la baie vitrée (les nuits sont fraîches et humides), je scrute le lac, les berges, l'orée du bois. Pas de castor, ni d'orignal... Et encore moins d'ours noir... Pourtant, dans la paisible quiétude de ce petit matin encore frisquet, où pas une âme ne vient troubler le site, on aurait pu imaginer que les animaux s'enhardiraient jusqu'au bord de l'eau... 6h30. Il fait grand jour maintenant. Ils ne viendront plus.


En route pour la "Baie des Chaleurs" ; appelée comme ça car, paraît-il, l'eau y est "très" chaude... On traverse à nouveau les immenses forêts de résineux, mélèzes, ormes, pins, trembles, bouleaux argentés... Couleurs chaudes des feuillus contrastants sur le vert sombre des résineux. Taillis, arbres hauts, la route tracée à travers bois est plaisante ; de temps à autres on distingue, au bord de l’eau ou entre les troncs, une habitation, tantôt de rondins, tantôt plus moderne, au toit de shingle ou recouvert de tôle galvanisée et peinte... Quelques petits lacs paisibles, miroirs du ciel, de la lumière...


On roule maintenant dans une "vallée jardinée". Champs d'orge récemment fauchés, 'petits' jardins potagers ; quelques haies encore vertes marquent les limites.
Au loin, le clocher argenté d'une église annonce un prochain village. Profitant de ce que je conduis pas, j'essaye de faire quelques photos ; mais la route "patchwork" sur laquelle la voiture tressaute rend les choses bien compliquées !

Route 132 Est, encore et toujours...

Champêtre comme cela peut l'être dans ces territoires gigantesques, elle suit la côte, borde les rivières, les lacs, se faufile dans les bois...
Le cimetière de J-C Saindon, qui longe le lac Matapédia, est bien singulier ; une petite chapelle, une grande croix et son Christ, et des centaines de stèles toutes simples, soigneusement posées à même le gazon, toutes tournées face au lac.


Amqui. Il fait 23° C (à l'ombre). La canicule pour les gens d'ici. Et c'est vrai qu'il fait très chaud. On traverse une zone de commerces : un "centre de débosselage" (une carrosserie), un "centre de débitage multi-viande" (viande en gros ? Boucherie ?), plusieurs "dépanneurs" (petites épiceries de proximité)... Il y a même une "salle de quilles" (bowling), et des "cantines" (petits fast food). Pour nous, "c'est l'fun" !

Plus loin on s'arrête sur le bas-côté pour admirer, à travers les branches, les quelques maisons qui se sont construites le long du lac, les "pieds dans l'eau". Ce n'est pas forcément très autorisé, mais c'est tellement beau... Le soleil joue entre les troncs, avec les feuilles, avec les rides de l'eau...


Causapscal, rivière à saumons... C'est la mi-journée ; le thermomètre affiche 26° C. On longe d'abord une scierie où des grumes sont entreposées sur des centaines de mètres. Et ça sent bon !...
En contrebas de la rivière, en bout de village, quelques pêcheurs de saumon s'activent, lançant leur soie dans le but d'agacer le poisson pour qu'il morde la mouche... On s'arrête, le temps de les regarder, Jacques quelque peu contrarié qu'on lui ait soutenu que la pêche serait fermée lors de notre séjour... Un des pêcheurs nous dit, plein de fierté : "Ah, c'est rendre un monde, la pêche à la mouche"... Je ne suis pas sure d'avoir tout compris...

On file, pour s'arrêter à nouveau, mais cette fois, sur un des nombreux belvédères qui longent la côte. Une large bande marécageuse borde les 'plages' de galets mêlés de bois flotté. Ah, ce bois flotté ! Dire qu'en Pays Bigouden certains se ruent sur le moindre morceau découvert après une tempête... Ici, il y en a presque plus que de cailloux!
Jusqu'à présent, on ne voyait onduler, sur le fronton des bâtiments officiels et devant les maisons particulières, que les drapeaux québécois : grande croix blanche sur fond bleu de cæruleum soutenu, estampillé de fleurs de lys. On rencontre maintenant de plus en plus de drapeaux canadiens et de drapeaux acadiens. Le drapeau acadien, c'est le "bleu-blanc-rouge" français, sur lequel une étoile jaune a été ajoutée dans le haut du rectangle bleu.


Mont St-Joseph. La côte est rude mais on nous promet la plus belle vue qui soit, puisque de là-haut, on domine toute la baie. Mais arrivés au "sommet moins quelques mètres", guérite: le site est classé "parc national", et une fois de plus, il faut payer... Ce porte-monnaie qu'il faut sans arrêt sortir pour respirer les bois, s'arrêter sur un belvédère, faire une rando... Cela nous met de méchante humeur ; on fait demi-tour ; tant pis.

Puis on arrive à Bonaventure ; on prend possession de notre chambre... Terrasse inondée par le soleil bientôt couchant, au ras de l'eau... De quoi se réconcilier avec les lieux !

29 septembre - Percé

On reprend la route ce matin pour Percé. Toujours beaucoup de mâts sur lesquels sont hissés les différents drapeaux ; mais maintenant, c'est le canadien qui est majoritaire.
Ce matin, la température est tombée à 7°. Ciel nuageux, mais pas "plombé". N'empêche ; cette petite bise qui s'est mise à souffler est bien désagréable !
Comme partout, de nombreux sentiers de randonnée pédestre sont signalés. Dommage qu'on n'ait pas plus de temps !


A Paspebiac, vestiges des bâtiments de traitement de la morue ; des gaspésiennes (bateaux spécialisés pour la pêche à la morue) sont sur quilles sur le site ; sont également exposés des "vigneaults" (sorte d'étals à grillage sur lesquels le poisson évidé et saumuré était mis à sécher) et des "javets" (petits toits posés au-dessus des poissons pour protéger de la pluie).
On longe la côte ; pas de sable, pas de galets. La mer vient lécher de grandes zones marécageuses couleur de miel. Quant aux nombreux chevaux un peu partout, ils justifient l'installation, en bord de route, d'un maréchal-ferrant...
La région, ici, est plus "populaire" ; il n'y a plus -ou si peu- de maisons cossues ; les habitations sont devenues plus simples, plus petites, plus modestes, plus serrées les unes contre les autres. Les églises aussi ont changé ; plus simples aussi, toutes blanches, elles ont, à mes yeux, beaucoup plus de charme.

Les maisons sont presque toutes bâties sur le même modèle : une volée de marches mène au deck, où se trouve la porte d'entrée. Au-dessus, une avancée du toit en auvent ; et de chaque côté de la porte, face à la route, des "chaises berçantes" (rocking-chairs) et des fauteuils... Aux fenêtres, quelques voilages ; pas de volets. Contrairement aux Français qui vivent cachés, ici, on ose se montrer...


Chandler. On découvre ici notre première véritable plage de sable fin...


Sainte-Thérèse. Capitale du crabe des neiges... Cela a dû inspirer la municipalité : depuis un moment, on suit un camion-poubelle ; et on constate avec étonnement, voire, amusement, qu'il n'y a pas d'éboueurs : une énorme pince (style pince à biberon) sort sur le côté droit du camion, attrape la poubelle, la renverse dans la benne avant de la reposer à sa place, et le tour est joué...

Journée en mi-teinte. Bien que le soleil soit tout à fait revenu, le vent n'est pas tombé ; arrivés à Percé, on nous annonce que la balade-rando prévue sur l'île de Bonaventure est annulée ; houle trop importante, le bateau ne pourrait pas accoster. On fait donc un mi-tour de l'île, là où la langue de roches abrite au vent. On ne peut même pas dépasser la pointe...
On rencontre tout de même la colonie des fous de Bassan, criaillant, planant, tournoyant au-dessus de bateau... Une grosse tête anthracite, ronde et moustachue, sort soudain de l'eau. Le haut d'un corps émerge, puis tout replonge. Les phoques gris sont là, qui dans l'eau, qui vautrés sur les rochers de la grève...
Puisque les seules randos du coin possibles sont sur l'île et qu'on ne peut pas y avoir accès, on ne va pas rester à rien faire. On rebrousse légèrement chemin pour arriver à Anse à Beaufils. Là, un authentique "magasin général", vieux d'au moins 150 ans, est encore debout. Fermé en 2005 en tant que commerce, il est ouvert maintenant à la visite. Vieux comptoir, vieux outils, machines agricoles, premières machines à laver, crachoirs, chapeaux, boîtes, bonbons, pharmacopée, tout y est... On reste là deux bonnes heures sans voir le temps passer !

Percé est connu pour ses homards (d'ailleurs, on a vu des centaines de casiers).. On sacrifie à la tradition...
Pour le petit-déjeuner, on a opté pour la cafetière de la chambre… Un mug fumant face à l’océan, à l’abri des portes fenêtres… Et pour compléter, on s’est acheté un paquet « brioches à la cannelle »… lequel s’est révélé, une fois ouvert, n’être qu’un paquet de chips aromatisées !

30 septembre : le Parc Forillon

Temps couvert. Il a plu cette nuit et la température est descendue à 5° C. Brrrrr !!!
Dans la voiture qui nous emmène au Parc Forillon, on écoute la radio. Une pub nous interpelle: il s'agit de participer à une loterie "pour gagner une tournée de magasinage...". Viennent les infos, avec l'heure de la marée basse du jour ("aujourd'hui, la marée sera basse à 12h30"). N'y a-t-il donc qu'une seule marée basse par jour ? Déjà hier, on avait entendu parler de l'heure de la marée basse du jour ! Puis, c'est au tour des annonces ; une maison "de 1 toit et demi" est à vendre...
Nous traversons maintenant la campagne ; on longe un cimetière paisible, au gazon impeccable et aux stèles sobres ; pas de barrière... Plus loin, garé dans une contre-allée, un camion-citerne vert pomme ; c'est plus gai que les nôtres !


On attaque maintenant la 132 Ouest... La route, qui fait une boucle, nous achemine vers l'autre côté de la péninsule. Aïe ! Il se met à pleuvoir...
A l'entrée du parc Forillon, quelques maisons bourgeoises.


On se gare à l'anse des Amérindiens. Rando des Graves : 8 km, sur 2h30 ; ça grimpe ! Retour pour un pique-nique, emmitouflés dans nos polaires ; doigts gelés, j'ai du mal à me défaire pour aller aux toilettes ! Mais notre pique-nique au grand air face à la baie est récompensé : deux baleines viennent jouer près du bord ; hélas, hélas, nous ne sommes pas des pros de la photographie animale !!!
On repart pour une balade jusqu'au cap, puis une petite marche vers des chutes.
Ici, les sentiers sont balisés à travers la forêt, sur les pentes escarpées des Appalaches. Raidillons "aménagés", où de nombreuses traverses de bois ont été posées pour retenir la terre, mais à distance et hauteurs inégales ; ça casse le rythme, violente les cuisses, les genoux... Lorsque c'est possible, je préfère passer par le côté, m'agrippant aux branches basses des érables et des épicéas, ou au tronc soyeux des bouleaux.
Nos efforts sont cependant toujours récompensés. Superbes vues du haut des falaises, ou face à des chutes d'eau... La forêt sent bon ; la pluie du matin a exalté les odeurs d'humus et de sève...
Dernière balade à Cap-Bon-Ami, où un énorme porc-épic, tout pataud, vient à notre rencontre sur le sentier... avant de se hérisser et de partir se cacher...



2- La Gaspésie


1er octobre - Parc de la Gaspésie

La chambre d'hôte où nous sommes arrivés hier soir est face à la baie. Tôt ce matin, j'observe la lumière orangée du soleil levant, qui tente de passer par-dessus la lourde barrière de nuages gris.
L'eau, calme et grise, dégage une impression d'extrême fraîcheur.
En tout cas, pour ce qui est du froid, nous sommes servis : 16 ° dans la chambre, 15° dans le salon... Pour conserver les visiteurs, sans doute...
Si le jour se lève relativement tôt (il est 5h et demie), une nuit épaisse et noire tombe vers 18h, l'heure du "souper". Et inutile de vouloir se restaurer après 20h, tout est fermé...
8h30. Soleil radieux. Nous voilà partis pour Ste-Anne-de-Monts, toujours par la 132, mais Ouest, désormais, car on a passé le cap de la Gaspésie, et on remonte le St Laurent. Petit arrêt à la poste, où je glisse mes cartes... Sur la boîte, on peut lire "L'échouerie"... Pourvu que mon courrier parte !!!
Tout le long de la baie et un peu plus haut en montagne, de nombreux arbustes, feuilles d'acacia et baies rouge vif, mêlent leur couleur aux feuillus et résineux. La forêt vibre ; bruns, orangés, verts tendres et verts sombres, rouges, bordeaux, grenat, feu, citrouille, mandarine, or, mimosa, carmin, sapin, olive, tilleul, sable, gris chaud, caramel, roux, anis, pain brûlé, miel... On n'en finit pas de découvrir de nouvelles teintes.

Au phare de la Renommée, on croise un putois, hélas en mauvais état... Les routes méandrent gentiment au gré du relief à travers la forêt ; elles suivent les plis du terrain ; côtes à plus de 15%, montées ou descentes très raides, virages serrés en dévers... On a coulé l'asphalte sans modifier le sol... Et en cette saison, il n'y a pas une route qui ne soit ralentie ou déviée "pour travaux"...


Entre les troncs des bouleaux, peu serrés, on aperçoit de petits lacs sereins enserrés dans la forêt en bordure de mer, quand ce n'est pas un champ ou une clairière.
Beaucoup de phares, pas très haut, tout en rondeurs, le plus souvent blanc et rouge, perchés en haut d'une falaise et non pas en pleine mer comme on les voit en Bretagne.
En contrebas, rasant l'eau, des centaines de canards volent, à très grande vitesse, chaque groupe en formation "V". Ils migrent vers le Sud.


Ce matin, les poubelles sont ramassées et vidées juste devant nous ; on observe à loisir l'énorme pince-robot qui travaille sur le côté du camion...
L'accent canadien est chantant ; et parfois, on a un peu de mal à comprendre les expressions
Village côtier. Les maisons ne sont pas collées les unes aux autres ; pas de barrière ni de haie pour délimiter le terrain de chacune... On observe la curieuse façon d'étendre le linge sur des cordes très haut perchées, par le biais de poulies.

L'accent canadien est chantant ; et parfois, on a un peu de mal à comprendre les expressions d'ici ; afin de se faire l'oreille, on écoute les radios locales ; c'est ainsi que l'annonce d'un "appartement de 5 pièces et demie, libre à partir du..." nous interpelle...


12h30. Parc de la Gaspésie. Au centre de "découverte", achat du passe ; et nous voilà, munis de la carte, prêts pour quelques petites randos...
On en fera plusieurs, à un rythme soutenu, jusqu'à 17h30.
On rentre, fourbus ; la montagne est déjà dans l'ombre ; et bien entendu, malgré l'heure et la quiétude des bois et cours d'eau, pas d’orignal, ni de caribou ou d'ours noir!
On termine la journée par l'indispensable lessive de la presque mi-parcours, dans les énormes machines à tambour "d'après-guerre", comme celles dont les Américains se servent... Bon, le linge est quelque peu maltraité, mais cela lave quand même, ce qui est essentiel... Pour se remettre de nos efforts, une bonne "chaudrée" (le "clam showder" que l'on déguste à Boston ou à San Francisco) au petit restau d'à-côté, et nous voilà prêts à repartir pour d'autres treks, demain matin...

Parc de Gaspésie - jeudi 2 octobre

On commence la journée par la belle traversée du Mont Ernest-Laforce. Belle montée d'une grosse heure et quart ; l'arrivée se fait sur un plateau, à l'intérieur du cirque des monts de Gaspésie. A voir ! Ciel très bleu, forêt verte sur les hauteurs, calcinée au sommet, ocre jaune lumineux un peu plus bas.
On redescend par une autre face. Il n'y a personne ce matin ; un "chipmunk" (tamia rayé) traverse le sentier devant nous et court se cacher dans son terrier ; beaucoup d'oiseaux, dont une gélinotte huppée ; plus loin, oreilles dressées, une femelle orignal nous regarde ; elle hésite, puis descend tranquillement brouter dans un bosquet. Pas de bruit ; on ne veut pas l'effrayer...

Après un pique-nique au soleil, nous voilà repartis à l'autre bout du parc ; 30 longs km de pistes avant d'arriver vers les lacs et la partie vraiment sauvage de la forêt. Ici, ce n'est pas "chalandé", comme dit notre logeuse qui nous a indiqué le secteur, ce matin.


Sur le chemin empierré qui part du lac pour monter vers un refuge, à la pointe Est du parc, on tombe sur un tétras (ou un lagopède, on n'arrive pas à savoir), puis une perdrix choukar, rare, parait-il, et un pic mineur. Quelques photos, mais ces oiseaux ont la fâcheuse manie de bouger et voleter tout le temps...
La journée a été quelque peu "sportive" !... Une brume épaisse nous attend sur la mer, à hauteur du village où nous logeons ; le soleil couchant se scinde bizarrement en 3 morceaux !!! Photo !
Pistes et sentiers qui grimpent dans la forêt, à travers branches basses, racines, mousse, terre humide et glissante, myrtilles, petits rus... Nous sommes dans une partie du parc un peu isolée. Partout des traces laissées par les orignaux ; et aussi des traces de pattes griffues, profondément enfoncées dans le sol. Un ours ? Des lynx? Il semblerait qu'il y en ait beaucoup, par ici...
Le sentier n'en finit pas de monter. La forêt est épaisse et sombre. Des lacs, on n'aperçoit que quelques fragments entre les troncs serrés, au loin. C'est un peu angoissant ; l'heure tourne ; on redescend ; pas envie d'être encore là à la tombée de la nuit...



3- Tadoussac et le fjord du Saquenay


Ste Anne de Monts – Tadoussac – 3 octobre 2014

Ce matin, nous sommes partis de Ste-Anne-de-Monts sous un brouillard "soutenu". 6°. Le froid humide est pénétrant.
On embarque à la gare fluviale de Matane, sur un gros traversier. Ici, le St Laurent mesure une trentaine de kilomètres de large. Deux heures et quart de traversée pour rejoindre Godbout. Mais pas de baleine sur notre route ; pourtant, on scrute !
Le temps de débarquer, il est 13h30. Il reste maintenant trois bonnes heures de route pour atteindre Tadoussac, le but de la journée. Pas le temps de randonner sur le sentier côtier ; il faut rouler...
La 138 qui dessert ce côté du St Laurent est baptisée "route des baleines" ; on s'arrête aux points de vue, mais sans succès.
Paysages plats ; peu de forêts dans cette partie de l'estuaire. La côte est bordée de marais aux herbes rousses, parsemés de nombreux monolithes arrondis par l'eau et les ans.


Tadoussac
Joli petit port touristique. Là se trouve la plus ancienne chapelle canadienne ; toute petite, blanche au toit rouge, entourée de son cimetière aux stèles également blanches.
On se balade sur la pointe, le long des quais... Une baleine vient jouer près de l'avancée rocheuse ; un peu loin pour la photographier, mais très visible à l’oeil nu.
Tadoussac est une petite ville animée en soirée, ce qui nous surprend ; d'habitude, à 20h00, plus personne ne bouge !

On se balade sur la pointe, le long des quais... Une baleine vient jouer près de l'avancée rocheuse ; un peu loin pour la photographier, mais très visible à l’oeil nu.
Tadoussac est une petite ville animée en soirée, ce qui nous surprend ; d'habitude, à 20h00, plus personne ne bouge !
Demain, balade prévue de 3 heures en bateau, à la rencontre des baleines... Il va falloir s'emmitoufler car il fait un froid de canard !


Tadoussac – 4 octobre 2014

Moi, les baleines, ça me fait rêver ; cela me renvoie à Pinocchio, à Moby Dick, à Jonas…
Nos hôtes du gîte "Le Roupillon" m'ont prêté une paire de jumelles. Recouverts de plusieurs couches de polaires, d'une parka, de gants, d'une écharpe et d'un bonnet de laine, pantalon chaud et chaussettes de ski, nous embarquons sur le bateau qui va nous emmener, trois heures durant, à la rencontre des baleines...


Au petit-déjeuner (déjeuner, devrais-je dire, pour rester dans le ton québécois !), une "parisienne" au ton haut perché affirme, péteuse, "oh ! Moi, j'ai déjà vu des animations en France, avec des baleines, alors, les baleines... quand on en a vu une fois, ..." Enfin nous, pas blasés, on y va. Et tant pis si on n'en voit pas. Après tout, elles ne tiennent pas salon...
Le vent froid cingle les visages ; 4° ; mais debout à la proue, nous tenons bon ! Enfin, un dos anthracite, une grosse masse qui émerge, petit aileron à l'arrière... Un solitaire, qui a pris ses quartiers dans la baie Ste Catherine... Cette baleine "rorqual" reste en surface, plonge légèrement et remonte... On la suit ainsi pendant une dizaine de minutes, jusqu'à ce qu'elle plonge plus profondément. On est à environ 200 m ; les embarcations n'ont pas le droit de s'approcher plus près.


Le bateau reprend de la vitesse, et on remonte un peu l'embouchure du St Laurent. Les eaux grises, chargées de minerais de fer de la rivière Saguenay, laissent place aux eaux vert sombre du St Laurent, où plancton et algues sont foison.
Nouvel arrêt ; on a aperçu un dos blanc, puis deux, puis trois... Les belugas sont là ; dos lisse et crémeux, brillant sous la lumière, on a d'abord du mal à les distinguer de l'écume blanche qu'ils dégagent. Ces grosses baleines blanches immaculées jouent, un peu comme les dauphins, une sorte de danse gracieuse. Le bateau ne bouge plus ; on a alors la surprise de voir les animaux marins s'approcher, plus près, plus près, et sauter à "portée de main". Pas besoin des jumelles ; elles sont là, et c'est merveilleux.
Le capitaine remet les gaz ; lorsque les baleines sont en plongée, elles restent 10 à 15 minutes sous l'eau, et aucune idée de l'endroit où elles vont ressortir ! Le bateau se dirige maintenant vers le phare de l'embouchure du fjord. Les zodiacs, aux aguets, ont signalé la présence d'un animal.

Tout le monde scrute ; on nous a dit "dans les 1 heure" ; on sait donc dans quel secteur chercher ; mais que la mer est vaste !
Soudain, un jet de vapeur ! Le dos gris foncé d'une énorme baleine à bosse parait à la surface ; elle souffle encore et encore, puis elle plonge. Le bateau s'éloigne pour laisser passer un gratte-ciel des mers en croisière dans le secteur, puis revient sur zone. On attend. Enfin, la revoici ; elle monte, sort, se love dans les vagues, souffle à nouveau, remonte, navigue, et disparait ; on est un peu déçu ; elle a apparemment plongé... Et puis la revoilà, qui nage tranquillement, en ligne droite... Elle approche, elle se laisse admirer, disparait à nouveau, puis remonte sans crier gare, juste à la proue du bateau, sort la tête, le corps, le dos se courbe, et voilà qu'elle lève sa queue, éventail à deux vantaux, bleu-gris sur le dessus, blanche à rayures grises dessous, et plonge. Comme sur les photos des magazines ; tout est allé si vite que les photographes n'ont pu capter que l'écume... Sauf un jeune homme, qui se trouvait justement là au bon moment, objectif prêt à mitrailler... Photos superbes : on le complimente !
Le retour à Tadoussac se fait en entrant plus avant dans le fjord ; on croise un gros phoque gris, puis 3 à 4 marsouins...
On est ravis. On a eu un peu froid, mais franchement, ça en valait la peine !


Au pub "Le Gibârd", un petit en-cas nous réchauffe avant de reprendre la route ; moment sympa avec Jean-Pierre et Anne-Marie, avec qui nous avons partagé l'émerveillement des baleines !


On reprend la route 138, en utilisant le petit traversier pour passer de Tadoussac à Ste Catherine car ici, pas de pont.


Après-midi brumeux puis bruineux ; chapeaux de nuages sur les cimes ; on profite difficilement du fjord du Saguenay. Dommage ; le peu qu'on en voit semble superbe. Nombreux petits lacs, beaucoup de bois ; des chasseurs, aussi (ils chassent à l'arc) et leurs trophées (têtes d'orignaux mâles) harnachés sur le toit de leur voiture... Moi, je préférerais en voir un (d'orignal mâle) sur ses pattes... Quelques cabanes près des rives, entourées par la forêt... Les couleurs commencent à changer, les arbres perdent leurs feuilles.

16h30. On arrive au gîte ; ciel entièrement bouché... Pas de balade ce soir...


Fjord du Saguenay - Mashteuiatsh - 5 octobre 2014

On s'est consolé du brouillard d'hier soir en restant dîner à La Fjordelaise, notre gîte. Bien nous en a pris ! Plats du terroir raffinés et assez légers, et en dessert, leur fameuse tarte au sucre, un délice de légèreté, et contrairement à l'appellation, pas trop sucrée...
Ce matin, nous démarrons sous une pluie battante ; ciel bouché au-dessus du fjord... Pas étonnant que tout soit vert...
Des maisons commencent à s'habiller pour Halloween... Moi, j'aime.


Quelques courses à la supérette pour l'en-cas de midi ; le quotidien local affiche, à la Une : "capotage spectaculaire" ; il s'agit d'un accident de la route.
On remonte maintenant la rivière Saguenay ; c'est vraiment très joli ; dommage qu'il pleuve si fort. Et les routes !!! Patchwork mal ficelé, les trop nombreux creux sont remplis d'eau ; aquaplaning assuré !


Une violente cascade descend en bordure de route ; les eaux ocres sont chargées de boue.
Rivière-Eternité. La pluie s'est légèrement calmée, mais pas encore assez pour qu'on puisse se balader à pied. Dommage, car le village est célèbre pour ses crèches ; à l'abri de notre habitacle, on suit la petite route de campagne qui chemine devant une vingtaine de crèches artisanales, plâtre, pierre, bois, papier, métal, terre...
On repart, longeant d'innombrables lacs plus ou moins grands, mais toujours bordés de résineux très verts accueillant, sur la rive, une petite maison-cabane au toit rouge...

13h00. Arrêt pique-nique à La Baie-Saguenay. Le ciel s'est dégagé et le soleil est revenu. On fait halte à la marina, presque vide à cette période de l'année ; on suppose que la plupart des bateaux ont été tirés au sec, pour éviter d'être pris dans la glace cet hiver. S'il n'y a pas de bateaux, en revanche, une multitude de cabanons rouges et d'autres, un peu plus grands, blanc et rouge, sont cantonnés derrière une grosse chaîne cadenassée ; ce sont les chalets de glace, pour la "pêche blanche". Lorsque le lac est pris par le gel, on tire les cabanons sur l'eau, et chacun de pêcher de son abri en creusant un trou dans la glace...


Nous voilà maintenant la "route verte", en chemin pour rejoindre Mashteuiatsh, en territoire ilnu. Paysage vallonné ; beaucoup de vaches et de fermes. D'ailleurs, ça "se sent" bien !


Lac St-Jean. Immense ; une véritable mer intérieure. Avec le ciel bleu où quelques nuages blancs moutonnent, c'est ravissant. Cri des oies ; on lève le nez et on en aperçoit des centaines et des centaines, par petites formations (une vingtaine d'oies, environ). C'est la grande migration des bernaches.
Les trajets à travers le Québec nous donnent l’occasion de constater des différences entre les « cousins canadiens» et nous.
Quelques panneaux placés devant des maisons nous étonnent. Les logements "à vendre", par exemple ; ce sont de grands panneaux sur lesquels se lisent d'abord le nom de l'agent immobilier et ses coordonnées, puis, à droite, sa photo !
D’autres panneaux publicitaires affichent des métiers curieux, comme "pianologue"...
Enfin, on vient de découvrir que toutes les voitures de location ont une plaque d'immatriculation commençant par la lettre "F" (comme "foreigner". Cela rend les autres automobilistes plus compréhensifs...



4- La Mauricie



La Mauricie - Pourvoirie du Triton - 6 octobre 2014

Par la grande baie vitrée de notre chambre, je contemple un soleil tout joyeux qui se lève sur le lac St Jean, ce matin.
On fait le plein à la station la plus proche (notre réservoir ne contient que 30 L !!!). Deux prix sont affichés : le premier, bon marché, pour les Indiens, le second, pour les autres...
Sur la route, beaucoup de scieries. Et probablement beaucoup de castors dans le coin car son effigie se retrouve même sur des girouettes !
Au Nord du lac st Jean, le paysage est plat ; seul point d'intérêt : le rassemblement extraordinaire des milliers d'oies blanches et d'oies bernaches qui se repaissent dans les champs avant de prendre leur envol pour leur grand voyage.


Normandin. "Bienvenue au Pays de Maria Chapdelaine, un héritage noble et fier". C'est ce qu'on peut lire sur les panneaux d'entrée de la ville.
Ici, les champs plats ont été transformés en "pelouseries" ; on fait pousser de la pelouse que l'on sectionne ensuite en bandes, qui, roulées, seront vendues dans les jardineries.
Plus loin, des hectares de myrtilles. Ce sont les "bleuetières" (du mot "blue berry", traduction littérale..). On voit même un panneau "ici, récolte, conditionnement et commercialisation de bleuets sauvages" !

Après un petit tour vers la "chute à l'ours", on repart vers Debiens pour faire la rando de "la grotte aux fées".
Dans les bois, très belle chute, torrent tumultueux, eaux boueuses... et des passerelles, des ponts de singe très longs, qui enjambent la rivière. Brrrr ! Ça bouge, ça se balance,...
J'évite de regarder en bas ; les jambes tremblent... Mais je l'ai fait !!! Ensuite, remontée par "la coulée verte", laquelle porte bien son nom : mousse, torrent qui brouillasse sur les pierres et les rend glissantes, sans oublier les feuilles tombées qui font déraper sur le sol boueux... Et une pente !!!! Heureusement, mes amis les sapins sont là, et je m'accroche aux branches pour grimper !


On se dirige maintenant vers le lac Edouard, en pleine Mauricie, et la pourvoirie du Triton. Paysage montagneux ; centaines de petits lacs entourés de forêts ; les feuillus sont déjà bien dépouillés, mais ce n'est pas encore triste. Le vert des résineux reste vigoureux !
La pourvoirie est blottie au bord d'un lac, entouré de forêts et d’autres lacs. Là-bas, pas de routes ; seulement quelques sentiers. Pour y arriver, traversée d’un petit quart d’heure à bord d’une grosse barque partiellement bâchée ; pas de service de navette ; on vient spécialement nous chercher.
Le passage en barque se fait avec un minimum de bagages. Le ponton de bois sur lequel on attend est amarré à une berge boueuse ; un vague parking légèrement herbeux accueille les voitures des hôtes de la pourvoirie… « parking » que l’on trouve après 10 longs kilomètres de piste à travers bois... Quant à la route qui mène à la piste !... un véritable toboggan pour fête foraine démentielle. Sûrement, les camions ne doivent pas pouvoir y rouler sans se casser en deux ! 26 km de montagnes russes...
Et voilà que maintenant, la pluie arrive...


7 octobre - Pourvoirie du Triton

Non seulement la Pourvoirie a du charme, mais elle est aussi un lieu chargé d'Histoire, avec l'occupation des locaux par Roosevelt, puis Churchill...
Gardée en l'état depuis la fin du XIX° siècle, toute de bois vêtue, elle garde son authenticité, regorge de trophées, souvenirs, objets du passé. Beaucoup de charme ; pas d'internet ailleurs que dans le salon principal, et encore, par satellite et de façon aléatoire ; pas de réception téléphonique pour les "cellulaires" ; seule la ligne fixe fonctionne, et il ne faut pas être étonné d'entendre des phrases hachées...
La très grande salle à manger est garnie de tables de bois, chaises à haut dossier... Elle a un côté "pension de famille" à l'ancienne, avec sa table personnalisée que l'on garde pendant tout le séjour...


Hier soir, pour ceux que cela intéressait (nous étions une dizaine), un animateur nous a présenté le métier de trappeur, les fourrures, les animaux chassés, l'équilibre animal gardé...
Il parait que la région pullule d'ours noirs... On essayera de ne les rencontrer que de loin !
Activité prévue, ce matin, après le petit déjeuner : visite des huttes de castors à bord d'une rabaska... Aïe !!! Pluie, pluie, pluie... On prend des bottes caoutchouc et de grands ponchos imperméables, et on embarque. Et tous de ramer. Nous sommes 8. Galère, galère, quand on est à contre-courant (une rivière se déverse dans le lac) !
Huttes et barrages de castor, eau qui dégouline... On débarque sur une petite plage et on prend un petit sentier... Herbes médicinales, bouleaux écorchés par les ours, sapins, mais point de castor, ni d'ours noir, ni d'orignal. Ils doivent se tenir à l'abri, et comme ils ont raison !!!

Le potage bien chaud du déjeuner réchauffe tout le monde ; malgré le long poncho, je suis trempée ; je mets mon pantalon et mes gants à sécher devant la cheminée...
La pluie est moins violente en début d’après-midi ; on reprend les ponchos et les bottes, et on part pour 3 heures de rando dans la forêt. Le ciel se dégage enfin, découvrant la majesté de la pourvoirie sous le soleil...


Pourvoirie du Triton - Haute Mauricie - 8 octobre 2014

Hier, soirée très drôle où un animateur comparait les expressions de sa langue -le Québécois- avec celles du français... : un français vieilli et des traductions littérales à partir de l’américain… Pas toujours facile de comprendre !
Ce matin, on retrouve une pluie froide et pénétrante ; il parait que la neige est attendue pour demain...


On quitte la pourvoirie du Triton par le même chemin qu'à l'aller... Bateau moteur monté sur coussin d'air jusqu'au ponton du "parking" où sont garées nos voitures (nous sommes les trois derniers couples de la saison... Reste un groupe arrivé hier soir et qui repart vers 14h00. Le Triton ferme cet après-midi jusqu'en avril). Nous constatons ainsi que oui, il est bien possible à un bus de venir par cette route... Vu la configuration du terrain, on aurait juré que cela ne l'était pas !
Puis chacun reprend son véhicule et s'en va cahin-caha sur les 10 km de piste en tôle ondulée, bosselée, pleine de trous remplis d'eau boueuse, piste qui monte et descend, sinueuse, à travers bois.
Petit arrêt chez le dépanneur Lynon, mais plus de timbres pour poster mes cartes... On est en fin de saison !...
Enfin, on reprend les 26 km de montagnes russes qui servent de route communale...


La pluie ayant redoublé, le projet "rando dans le parc des chutes" tombe à l'eau... On s'arrête sur une aire de repos pour regarder la carte et consulter les guides ; j'en profite pour faire la "pause technique". Dans les toilettes, au-dessus du bouton-poussoir, il est écrit : " Pour tirer la chasse d'eau, pesez ici" !
C'est le secteur des écriteaux rigolos... ; sur la route, on rencontre : "Pieds pesants, ralentissez", et encore :"Prudence ! Les animaux ne sont pas toujours sur les panneaux !" Par le fait, on croise une biche, à l'orée du bois ; peu farouche, elle nous regarde la photographier, puis s'en va en trottinant tranquillement.

Malgré la pluie qui ne veut pas nous lâcher, on décide de s'arrêter tout de même au Parc des Cascades. On en profite peu : il mouille vraiment trop !
On reprend la route ; nous sommes maintenant dans le secteur d'une exploitation forestière. De très longs camions, remorques chargées de longs troncs noirs, nous doublent; la limitation à 90 km/h ne semble pas les concerner...


Malgré le mauvais temps et le vent qui fait tomber les feuilles, le Parc de la Gaspésie offre encore de belles couleurs d'automne ; vues magnifiques sur les lacs et les montagnes couvertes de forêts... Des écureuils roux jouent dans les myrtilles et sur les troncs ; une nouvelle biche, des geais, encore un écureuil, puis un tamia rayé...


Au Lac Edouard, l'étonnant sable abricot de la petite page de l'anse contraste avec le vert sombre des sapins ; quant aux rouges et orangés des érables, ils se mêlent aux feuilles jaunes et or des bouleaux, éclairant les bois, faisant vibrer la forêt…

Lac du Fou. On emprunte le petit sentier forestier, rendu glissant par les feuilles tombées, la boue, et les racines mouillées ; au bout, une "cache", un observatoire à orignaux... On guette, on reste, on s'attarde... Rien d'autre que la sérénité voluptueuse du lac éclairé par quelques rayons du soleil bientôt couchant... Silence apaisant de l'eau calme. Pas d'animal, mais c'est très beau.


5- Montréal, Gatineau et Grenville-sur-la-Rouge

En route pour Montréal -, 9 octobre 2014

Nous quittons les Laurentides sous un ciel serein, du moins, pour l'instant !
Il faisait 0° C ce matin, à 6h00. Lorsque nous prenons congé de nos hôtes, vers 9h, la température est "remontée" à 4° C... Il fait froid, mais le soleil qui éclaire la colline d'en face, couverte de feuillus aux couleurs éclatantes, franchement, c'est SUPERBE !
La région des lacs est vraiment très belle et il faudrait y passer des jours et des jours pour en découvrir tous les charmes...


On reprend la traversée du Parc de la Mauricie, là où on l'avait laissée hier soir.


Lac Gabet. Le sentier de rando est couvert de feuilles fraîchement tombées ; majestueux tapis de plusieurs centimètres d'épaisseur. Hélas, hélas ! C'est le piège ! Tapis aux couleurs chaudes, mais tapis trompeur, car les fortes pluies de ces derniers jours ont gonflé lacs et cours d'eau ; ça ruisselle de partout et bien évidemment, en empruntant, de préférence, le sentier sur lequel nous nous trouvons... On patauge, on tente de passer sur les talus. Cloaques de boue ; ça glisse... On persiste. C'est notre dernier jour mauricien ; 3 kilomètres de gymkhana pour éviter d'avoir les pieds trop trempés... et pour finir, se trouver empêché d'aller jusqu'au point d'observation des loutres : le lac a débordé et barre le passage !
Il faut rebrousser chemin. Et la pluie s'est remise à tomber.

Ile aux Pins - Point de vue magnifique sur un îlot planté en pleine rivière. Mais là encore, la pluie a fait des dégâts : le petit sentier forestier est carrément transformé en ru !

Esker. Petite boucle toute en douceur, au-dessus des tourbières en formation ; et des panneaux explicatifs quant à la végétation qui s'y trouve. Intéressant. Vraiment.
Shewenagen. Balade vers les cascades. La boucle passe le long puis au-dessus d'un torrent tumultueux, ocre et gris, à cause de la terre qu'il charrie. Tout le long, beaucoup de barrages et huttes de castor. Mais il est 14h00. A cette heure-ci, ils dorment !

On quitte le Parc, et nous voilà maintenant en chemin pour Montréal. Fi de l'autoroute ! On préfère baguenauder sur la "nationale" 138, qui part tout droit à travers villages et champs... Oh ! On a le temps ; il n'y a pas grand monde sur cette route ; ceux qui l'empruntent (en dehors de nous) sont ceux qui ont un réel besoin d'aller dans le village traversé ; sinon, ils filent sur l'autoroute.

Yamachiche est la première petite agglomération traversée ; le centre est tout fier de ses "vieilles" maisons (200 ans) tout de rouge vêtues, en brique ou en bois, aux parements de toits blancs.

Vient ensuite Louiseville ; des centaines de petits drapeaux de toutes les couleurs ont été accrochés de part et d'autre de la rue ; partout, sur les trottoirs, des forains ; c'est la fête aux langoustines ! On n'a pas le temps de s'arrêter ; dommage, car on aurait bien fait le test!
Et c'est ainsi que l'on chemine, de village en village, petites maisons entourées de jardins d'agrément ou de carrés de verdure arborés, pas d'immeuble... De temps à autre, un bus
scolaire ralentit, s'arrête, et clignote, lumières rouges allumées : il faut stopper, que l'on soit derrière ou en face ; ce sont les mesures de sécurité pour les enfants qui rentrent chez eux. On avait connu ça à Washington ; dommage que l'on ne fasse pas la même chose chez nous !
Un train passe, siffle trois fois... ça aussi, on avait connu... et ça nous amuse toujours autant!


Montréal, 10 octobre 2014

Ce matin, ciel clair et petite bise. Voiture chargée et garée à l'abri du parking de l'hôtel, nous partons visiter le vieux Montréal.


Montréal... Ville pleine de charme ; c'est un ensemble étonnant, mêlant architecture ancienne et moderne, aux accents parisiens et new-yorkais. Hôtel de Ville, basilique Notre-Dame, "Champs de Mars" là où se trouvait autrefois le mur de fortification, café aux chaises en rotin, et vieux immeubles au pignon en brique sur lesquels sont peintes des pubs défraîchies, et buildings ultra-modernes, ....
La basilique Notre-Dame est très belle, bien que très sombre par le sur-emploi d'une boiserie foncée ; ses tout petits vitraux, très colorés, racontent l'histoire religieuse de Montréal ; on y représente même l'évangélisation des Indiens. Sombre, mais l'éclairage bleu "Vierge Marie"
de l'autel ("le sanctuaire") ainsi que les trois grands puits de lumière, illuminent l'ensemble. Et quand l'organiste se met au clavier, les 7000 tuyaux enchantent l'oreille ; sons ronds et clairs, enlevés, veloutés, présents... On aime.
Et toujours dans la vieille ville, on découvre ici une colonne surmontée par la statue de Nelson... Français, Montréal ????


Au fil des rues, on découvre une "champagnerie" (!) sous-titrée "bar à sabrage" !... Des boutiques de souvenirs proposent un livre sur "la parlure québécoise". Galeries d'art classique, galeries d'art Inuit, sculptures en pierre polie ou en bois chantourné. C’est très beau.
Plus loin, Notre-Dame-du-Bon-Secours, surnommée "la chapelle des marins", expose ses ex-votos suspendus au plafond, comme à Camaret ou Rocamadour : les maquettes de navires naufragés dont les marins sont revenus, et qui, en remerciement, ont offert une réplique de leur bateau.
Là, de drôles de statues, dont les "chuchoteuses" ; plus loin, le drapeau de Montréal : fleur de lys, (laquelle a remplacé le castor), rose, chardon, et trèfle ; et puis de "vieilles" demeures plus ou moins reconstruites à l'identique après de multiples incendies, ...
Montréal, ville à découvrir, une invitation à revenir...

13h00. Retour au parking. Il est grand temps de reprendre la route... La sortie de Montréal est curieuse ; zones commerciales ou de fret, des bois, à nouveau des zones d'activités... Sur le fronton d'un entrepôt, on lit "cueillette des marchandises" (= enlèvement des marchandises).
Quelques stations de lavage pour camion, installées sur l'autoroute, nous donne la clé du "mystère des beaux camions toujours rutilants" ! Car même les camions dédiés aux travaux sur la route sont beaux, astiqués, étincelants...


L'autoroute qui nous emmène à Gatineau traverse la forêt ; les arbres sont encore plein de couleurs automnales, et c'est beau...
Petite halte dans un Subway ; une affichette annonce un prix pour un sandwich " 6 pouces" et un autre pour un sandwich "12 pouces"... Ici, bien que le système métrique soit déjà officiellement adopté, on compte encore en pouces, pieds, livres (et attention : une livre, ici, ne fait pas 500g, mais quelque chose comme 460g...).


17h30. On retrouve notre famille québécoise. Un vrai bonheur ! Bien sûr, les enfants ont changé, mais mes cousins, ma tante, les parents de Sylvain...
Le temps du dîner est trop court pour raconter et raconter encore... Demain, on sortira les photos, et on racontera encore...


Gatineau - 11 octobre

Une journée lumineuse s'annonce. Nous sommes au début d'un "long week-end", lundi prochain étant férié.... C'est le week-end de "l'Action de Grâce", toujours célébré le 2° lundi d'octobre, et qui correspond au "Thanksgiving" américain, célébré, lui, le 3° jeudi de novembre. Ce qui explique les gros embouteillages de la veille !


Pendant que ma lessive tourne dans une des grosses machines de la "buanderie" près de l’hôtel, on part flâner dans le mall commercial tout proche. Des promos sont proposées, avec, à la clé, des bons d'achat à gagner ; "vous pouvez courir la chance", lit-on devant les boutiques qui participent à l'action commerciale.
Tradition "Action de Grâce" oblige, les rayons sont fournis en énormes dindes, et en larges tartes au potiron...
A la librairie-carterie voisine, je demande s'il existe une édition du "Petit Prince" traduite en québécois, ou dans une des langues 'régionales' ou 'amérindiennes' du Canada. Réponse de la libraire : "Ah, non ; moi, je ne l'ai que traduit en français." !!! Ce à quoi je n'ai pu m'empêcher de répondre qu'il me semblait que c'était la langue choisie par l'auteur pour écrire son livre.


Déjeuner-buffet chez Francesca, où Patricia, Sylvain et les enfants sont venus nous rejoindre.
En fin d'après-midi, Gabrielle, qui vient de finir sa journée, nous emmène visiter son bureau d'agent immobilier, et faire un petit tour dans Gatineau où je veux voir ses pancartes "à vendre" avec son effigie.
Dîner-buffet joyeux, qui se termine par un énorme gâteau en l'honneur des anniversaires de Marie-Eve et Sandrine... Photos, photos !

Demain, on ira tous faire un tour dans le parc de Gatineau... Il parait que les feuillages sont encore très beaux...

Parc de la Gatineau – 12 octobre 2014

Avant de partir se balader dans le Parc de la Gatineau avec toute la famille, petit tour à Walmart ; ici, on constate que les articles "Action de Grâce" cèdent la place aux centaines de costumes adultes et enfants pour Halloween. Sans compter les bonbons et cookies, fausses dents de vampires, masques souples, baguettes et bracelets phosphorescents, sabres, "sang", enfin, toute une panoplie bien fournie pour fêter la nuit des Morts.


Même les publicités s'en mêlent : une marque de carburant montre un clip parodiant un film d'épouvante, dont la conclusion est "il n'y a rien d'apeurant à faire son plein chez..."
La fin d'après-midi arrive ; Patricia rentre se reposer, tandis que Gabrielle et Michel viennent nous rejoindre pour le buffet-souper dans un restaurant "over-size" du style "all you can eat". En ce long week-end férié, il y a la queue pour obtenir une table ; Francisca ayant pris les devants pour réserver dès le matin, on se retrouve tous autour d'une grande table à l'étage, un peu à l'écart du brouhaha des buffets et des clients du rez-de-chaussée. On traîne, on parle, on rit, on plaisante.... Et je goûte le jell-O d'un rouge grenadine, au prétendu goût d'orange...


Au Parc de la Gatineau, section "Mackenzie-King", il y a foule. Il faut dire qu'en cette superbe journée ensoleillée, le parc est vraiment beau et reposant. On se promène tranquillement, dans les allées, les musées, au bord du lac... en finissant par un tea-time appréciable dans le salon de thé ; le fond de l'air est vif, avec un petit vent bien frisquet...
Heureux temps de détente où se retrouver en famille est un vrai plaisir ; temps pour se parler, s'apprécier, se mieux connaître...

Le repas se termine sans doute un peu tard pour les Canadiens, dont le rythme diffère vraiment du nôtre. C'est notre dernière soirée ensemble.
Je n'aime pas les adieux ; c'est toujours triste...


Grenville-sur-la-Rouge - 13 octobre 2014

Ce matin, on quitte Gatineau sous un soleil éclatant, mas avec seulement 3°C !
Les routes sont claires ; sans doute l'effet du jour férié.


Mayo ; on s'arrête pour une balade dans la Forêt-Blanche. Un couple "d'anciens", des randonneurs rencontrés sur un chemin du Parc du Bic, nous l'avaient conseillée. La route qui y conduit est bordée d'arbres en pleine splendeur...


11h00. Carte des pistes en poche, on commence par le sentier le plus long.
Criss, criss, criss... Nos pas s'entendent de loin. La petite brise qui court sur la forêt dépouille gentiment les arbres, tapissant les chemins, le sous-bois. On a l'impression de marcher sur une couette, car la couche de feuilles mortes est épaisse. Et les celles qui tombent, encore pimpantes de leurs couleurs d'automne, éclairent la forêt, les sentiers... "La feuille d'automne, tombe en tourbillonnant, en ronde monotone, emportée par le vent..." La chanson de mon enfance me trotte en tête...
Hêtres, érables, saules, bouleaux, pins blancs, tuyas, pruches, ... Les essences d'arbres sont si variées que la palette des jaunes-rouges-miel-orangés-verts est très large. Beaucoup de lacs, de tout petits, des grands, des barrages de castors, grenouilles, lac aux hérons, fougères... De grands troncs portent des traces de pics. On tend l'oreille, des fois que…

Soudain, Jacques, qui mène le train, me fait un signe impératif : je dois stopper net ! Il allume son appareil photo, ajuste son zoom... Quelques instants, puis il me fait signe d'avancer tout doucement. "Regarde", me chuchote-t-il, "là, entre les deux troncs à terre, ça a bougé"... A pas de loup, on s'approche... pour s'apercevoir qu'il ne s'agit que d'une feuille, qui vient justement de tomber !...
La forêt blanche est vraiment très vaste. De sentiers en sentiers, de raidillons en raidillons, descentes abruptes, re-raidillons, escaliers (126 marches) pour arriver en haut d'une crête que l'on redescend ensuite (!), on parcourt 11 km en 3 heures non-stop...
Un peu "rincés", on reprend la route. On longe maintenant la rivière des Outaouais ; les bords sont déjà, sur de longues distances, transformés en tourbières. Le long de la nationale 148, d'énormes scieries, bois de chauffage... Des petites maisons, des "commerces" dont un "Maître saucissier"(!), une boutique "chasse-pêche-trappage", ...


Grenville-sur-la-Rouge. Malgré le GPS fantaisiste qui nous a été remis, on finit par trouver la maison de Luce et Robert...
Un pudding chômeur nous attend, chaud et accompagné de crème glacée à la vanille...


Grenville-sur-la-Rouge, 14 octobre 2014

Malgré l'annonce d'une météo pluvieuse, un beau soleil illumine notre journée. On en profite pour aller visiter les bas puis les beaux quartiers de Montréal, dont on n’avait visité que la vieille ville.
"Côte des neiges" : quartier multiculturel, populaire, coloré... un peu spécial, aussi, comme dans tous les quartiers pas très riches du monde entier...
Dans "Westmont", le quartier "chic", belles maisons, beaux jardins, trop grandes piscines, nounous pour chiens...
Mont-Royal, joli parc où les Montréalais font du ski en hiver...
Montréal, ville sympa et animée ; et toujours ces beaux arbres aux couleurs flamboyantes et dorées...
Atwater. On flâne sur le marché où le légume-phare est sans conteste, en cette période de l’année, le potiron, la courge.
Et j'en profite pour filer à la poste (à l’intérieur d’une pharmacie !), faire peser 2 cartes postales... Queue de 20 minutes, un Japonais voulant envoyer une ENORME valise très lourde à Osaka... Déjà, il a fallu que la postière, qui parlait partiellement anglais, comprenne le Japonais, qui, lui, ne parlait pas du tout français ; ensuite, il lui a fallu comprendre la ville... Car il y a plusieurs Osaka (apparemment, différents quartiers à des adresses différentes). Puis, faire choisir l'acheminement. Il a opté pour la "cheapest" (171,60 $, durée de l'acheminement : 2 mois et demi), car l'autre, en 8 jours par Fedex, lui a donné des sueurs... Ensuite, la postière a voulu attraper la valise pour la déposer derrière le comptoir, et on a bien cru qu'elle allait se faire écraser par ladite valise... Puis faire remplir les papiers....
Enfin, j’ai pu acheter mes deux petits timbres !

Grenville, le soir. On a l'occasion d'assister au conseil municipal. Intéressant ; au Québec, il est entièrement bilingue ; le maire parle en français pour chaque point de l'ordre du jour puis le reprend entièrement en anglais. La population est à forte majorité francophone, mais quelques individus sont de langue anglaise. Et comme partout, des enquiquineurs, des empêcheurs de tourner en rond, des ergoteurs...
Du coup, à les écouter, le lexique s'est agrandi d'un seul coup...

6- La fin du Voyage

Le Québec, fin du voyage : 15-17 octobre 2014

Mes images du Québec sont colorées...
Des kilomètres et des kilomètres de forêts aux couleurs magiques ; rouges fluorescents, érables noirs, feuillages vert anis muant en orangé-rouge, or, rouille, jaune soleil et miel, vert sombre des épinettes au tronc gris, verts lumineux des sapins, mélèzes tendres...
Et au milieu de tout ça, des lacs et des lacs, petits, gigantesques, limpides, eaux claires ou foncées, calmes ou ridées, alimentés par de petits torrents, rivières en méandres, ou lacs en fin de vie, tourbières aux herbes blondes et légères, buissons d'atoca (canneberge), sarracénies pourpres (superbes plantes insectivores), ...
Troncs léchés par les eaux, petites plages de sable, terre ou galets, rapides, cascades en veux-tu en voilà, arroyos, criques, et au détour d'une piste, une vieille grange en bois gris, une petite église brinquebalante, des "cabanes" en bois rond...

Pistes interminables, terre sèche, tôle ondulée, ornières, nids de poule, en esses et montagnes russes, cerfs rouges d'Alberta, cerfs et biches de Virginie, orignaux, castors, chèvres naines, écureuils roux, gris, noirs, gélinottes huppées, poules faisanes, tétras, pics noir et rouge, oies blanches, bernaches, geais bleus, baleines à bosse, bélugas (baleines blanches), phoques communs et phoques gris, marsouins, rorquals, lièvres, tamias rayés, mouffettes, dindes sauvages, ... sans parler de la flore, bleuets, tourbières, clintonies pourpres, ...


Et que dire des Canadiens... Accueillants, sereins, souriants, toujours prêts à aider, arrangeants... On a parfois un peu de mal à les comprendre, entre prosodie chantante et traînante, expressions typiques, vocabulaire au sens différent du nôtre, "R" légèrement roulé, ... Leur "accent" et leur parler nous font sourire -et ils en disent probablement autant de nous !.
La famille, un bonheur, et les amis, un autre bonheur...

Des villes aux maisons peu hautes, étendues, des villages qui s'étirent le long d'une seule voie, construits de part et d'autre de la route, avec une petite église au clocher pointu, des jardinets, pas -ou si peu- de barrière, des arbres, de la verdure, plus loin des fermes de style "hollandais", et partout, c'est propre, propre, propre !


Et puis, la poutine, le sirop d'érable, la tarte au sucre, les homards, les trop délicieuses chaudrées aux pétoncles, les crêpes aux bleuets (myrtilles), les cretons (rillettes), les tourtières, les poissons savoureux, les crevettes, la cipaille (viande hâchée aux herbes), le cheddar, le pudding chômeur, les crèmes glacées...


Pays chaleureux, beau, paisible... Et quand le crépuscule arrive, que la lumière décroît à la lisière de la nuit noire et profonde, c'est l'heure où la vie sauvage reprend ses droits, où les animaux sortent de la forêt... C'est aussi le moment, court et magique, où les feuillages s'illuminent d'eux-mêmes et embrasent la brume veloutée qui descend lentement sur la rivière, la forêt, le village...


Le Québec... un petit goût de "revenez-y" !

Le spectacle est dans l’avion… et à l’aéroport : 18 octobre

Coincée sur mon siège, dans l'espace rétréci que me confère le passager qui, devant moi, s'est mis en position "couchette", écran de télé bloqué depuis le départ, je laisse mes yeux baguenauder alentour...
Je "vole" en classe "éco" vers Paris, à bord d'un 747 bondé.


La collation servie, puis les plateaux débarrassés, beaucoup se sont avachis, prêts à quelques heures de sommeil ; les couvertures sont dépliées, les "oreillers" coincés le moins mal possible contre les hublots ou derrière la tête ; et les télés, pour la plupart, tournent. Films de l'année, fantastiques, érotiques, comiques et "comics"...


Au bout de la rangée, un passager s'esclaffe, à grands coups de "Wouah ha ha ha ha ha ! Hè hè hè hè hèèèè ! Woauaaaah ha haaaaa haha ahaaaaaa !" Et de se taper les cuisses... L'hôtesse, qui passait par là, s'est penchée pour voir de quoi il s'agissait... Mais les images sont peu parlantes, et nous n'avons pas la bande son !
Les images muettes qui défilent sur les écrans se reflètent dans les hublots. C’est drôle ; j’observe la différence entre les acteurs de films, postures théâtrales, factices, artificielles,
aux expressions du visage forcées, et les magazines d'information où il n'y a pas de mise en scène...
Plus loin, courant alternatif : un enfant crie et pleure, puis babille et rit ; il ne s'est pas reposé. Nous non plus.
Turbulences.


La lumière, qui avait été éteinte pour un semblant de nuit, vient d'être rallumée. Il est 4h00, heure française ; dans 1 heure, nous serons à Roissy. A la pendule de l'estomac encore réglée sur "Montréal", il n'est que 22h00....
Des plateaux de petit-déjeuner sont servis. Beurk !
Envie de s'étirer, d'allonger les jambes, le corps, de faire de grands pas rapides... Le siège devant moi ne s'est pas redressé... Il va falloir attendre la phase d'atterrissage ; j'ai hâte !


Zone de transit. Il faut repasser par les bornes de sécurité. "Et oui, madame, puisque vous allez reprendre un avion"... Moi, je ne vois pas ce qu'on aurait pu ajouter à nos bagages entre le moment où on a passé la sécurité stricte de Montréal et le moment où je suis descendue de l'avion... Enfin, puisque c'est la loi...
On me pique ma coupelle d'eau, encore scellée, qui avait été distribuée par Air France... Moi qui comptais la boire en toute tranquillité entre 5h00 du mat' et 9h30, mon prochain embarquement...
"Et ces sacs, c'est quoi ?" en désignant les 3 achats faits en duty free, sacs scellés, fiche d'achat à l'intérieur, n° de carte d'embarquement compris...
Scellés ou pas, la sécurité se doit de contrôler, c'est la loi... Loi toute nouvelle, celle-là, qui fait que même les achats faits à l'aéroport en zone détaxée, carte d'embarquement obligatoire, etc, etc, sont fouillés, décortiqués. Ma barre de chocolat Tablerone ? Ouverte. Le flacon d'eau de toilette ? Ouvert. La bouteille de scotch de Jacques ? Ouverte... Heureusement que ce n'était pas destiné à des cadeaux...
Tout ranger, car tout a été sorti, pulls, ordinateurs, ...
Passer la douane, encore une fois, pour aller en zone de transit. Le douanier ? Un à qui "on la fait pas" ; un pour qui sourire, c'est trahir le job ; un pour qui "avenant" et "poli" sont des insultes ; un pour qui "soupçonneux" est un objectif, une raison de vivre, La Foi !!!
Bienvenue en France !!!!

Et voilà à quoi on passe nos soirées en compagnie d'animateurs québécois !!!!


Petit lexique appris en cours de route...

qui pense 'croche' = de travers

magané = abîmé, usé j'me sens [sin] maganée = je suis dans l'potage

se paqu'ter la fraise = se saouler

le temps s'morpionne = temps 'chagrin', maussade, qui va vers le mauvais temps

Ti Jo connaissant [k'naissin] = Môssieur je-sais-tout

j'avais-tu apporté ma veste ?

bon matin pour le bonjour matinal

grand débrouillage pour "foire"

côtes levées = ribbs

l'été des Indiens

ça sème tout un émoi pour exprimer la joie retrouvée

capotage spectaculaire ; il s'agit d'un accident de la route.

c'est dispendieux : c'est cher

les lumières : les feux tricolores (traduction directe de l'anglais "lights")

cueillette des marchandises (= enlèvement des marchandises)

écornifleux = curieux

niaiseux = stupide

la chaise berçante = le rocking chair

le maringouin = le moustique

ils prennent pas de chance = "ils ne prennent pas de risque"

fruiterie

regarde comme c'est gros c't'affair-là (pour désigner une grande maison de poupée)

robineux = alcoolique

le flasheur = le clignotant

cerise de terre = physalis

la porte est barrée = fermée à clef

un suçon = une sucette (et vice-versa !)

chaufferette = chauffage d'appoint

en plusss de t'ça = en plus de tout ça

nouz'ôt = nous autres

s'tôt averti, s'tôt sorti = sitôt...,

devise des pompiers s'en vient ben bientôt : problème de l'équipement pour la neige

qui te vois-tu c'te chose-là ?

elle fait-tu des cours de... ?

ils ont beaucoup chauffé = conduit

le char = la voiture

la charrue = le chasse-neige

J'suis aveK'Vous j'qu'à d'zeures : la présentatrice d'une émission radiophonique (jusqu'à 2 heures)

service au volant (drive in)

nettoyeur (pressing)

la préhistoire : tout ce qui se passe avant 1603, date où commence leur "Histoire"

la chaise berçante : le rocking-chair

une purgation : une purge (méd.)

ici, on carte : ici, on vend des cartes de loterie

la nuite : la nuit, mais il faut prononcer le "t" final un boute : le bout, prononcer le "t" final

chalandé = fréquenté.

le petit de l'orignal s'appelle... le veau. Logique : l'orignal ressemble... à un cheval !...

j'm'en viens

le chum et sa blonde (peu importe qu'elle soit chauve, brune, rousse...) l'homme et sa femme (compagne, etc...)

bûcher : couper du bois

Oh, ciboire ! : diable !

une pitoune = une belle fille, un 'canon'

un châr neu = une voiture neuve ("neuf" se prononce "neu" ; le "f" est muet

scappé = détruit

un casse de bain (casque de bain, "casque" se prononçant "casse") = un abruti, un connard

pas toute = pas du tout (contrairement au "f" qui est muet, le "t final se prononce)

la bécosse = les toilettes, les chiottes

tabernacle, hostie tabernacle, ciboire = des jurons pas jolis- jolis

c'est christement bon = c'est délicieux

c'tékeûraint (c'est écoeurant) = délicieux

j'm'in calice (je m'en calice) = je n'en ai rien à foutre

j'ai phoqué l'chien = j'ai galéré

il s'habille comme la chienne à Jacques = il s'habille comme l'as de pique"

un chien d'poche = qq qui vous suit comme un p'tit toutou

le broke à bras (le brake à bras) = le frein à main

les tailleurs (les tyres) = les pneus

les bobettes = caleçon, petite culotte

se pogner = prendre

c'est tiguidou = c'est OK

il fait noir comme dans le cul d'un ours = comme dans un four

le quilleur (le bouliste)

c'est-à-vot-goût ? demande invariablement le garçon ou la serveuse lorsque vous commencez à déguster un plat

on a bien mangé, ici ? quand il ou elle vient débarrasser l'assiette.

la vadrouille (la serpillère)

à la brumante (au crépuscule)

cellulaires = tph mobile

Les panneaux vous parlent. Respectez-les.

Pour tirer la chasse d'eau, pesez ici !

quand les autos arrivent d' l'aut' bord= en face

ils sont partis un couple de jours = deux jours

son canot est serré = rangé

un hambourgeois (hamburger) un chien chaud (hot dog)

je le split en 2 : je le partage en 2 (de l'anglais "split")

Y pleut-tu ?

Québec 2014 : Au Pays de nos Cousins
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