Porto, 22 mai 2023

Publié le 11 mai 2023 par Muriel Bayet

Porto, 11 mai 2023

Aujourd’hui, on a décidé de faire un tour dans la célèbre librairie de Porto, la Livraria Lello, rue des Carmelitas, en centre-ville historique.

Arrivés sur les lieux vers 10h et quart, nous sommes stupéfaits : deux longues files d’attente forment un large ruban qui descend sur la place… Euh, … are you waiting for the library ????? Je me revois plusieurs années auparavant, devant l’Alhambra, à Grenade. De longues files d’attente… Mais pour une boutique, ça, pour moi, c’était du jamais vu !

On s’aperçoit alors qu’il faut des tickets, qu’on ne peut les prendre que via internet (sans American express ni via PayPal, ce qui fait que nous sommes coincés, car notre banque archi-sécurisée nous délivre un code pour chaque achat, et je ne peux pas le faire d’ici) … Bref, une employée à « la circulation dans la librairie » nous permet de payer en espèces (avec 1^€ de taxe/personne), et nous indique qu’il nous faut, en plus d’acheter un ticket, se positionner sur un créneau horaire !

Comme j’ai très envie d’entrer dans cette librairie qui, parait-il, est superbe, on paie et on réserve pour 15h00… Jacques, s’il ne s’était agi que de lui, aurait tout bonnement passé son chemin…

On va donc repenser notre matinée, et on descend tout en bas de la vieille ville, vers le Palais da Bolsa. Là encore, une longue file d’attente pour accéder au guichet. Hélas, hélas, lorsque notre tour arrive, il s’avère que nous sommes obligés de pendre des billets pour la visite guidée de 12h30. Pas de visite libre. L’horaire ne nous convient pas ; on renonce. Décidemment, la journée s’annonce maussade !

On descend jusqu’au Douro ; flânerie sur les quais, encombrés eux aussi, car des cars de touristes ont déversé leurs flots de passagers. Et les asiatiques m’agacent de plus en plus. Toujours aussi sans-gêne, prenant des pauses à n’en plus finir devant chaque monument, chaque sculpture, bateau, fontaine, etc… Et de trois-quarts face, et de trois-quarts dos, et en position de danseuse, et à la Marylin Monroe, … Et pendant ce temps, on attend pour tout simplement passer…

Il fait chaud cette fin de matinée, et la volée d’escalier qui part des quais pour remonter au centre-ville nous fait frémir d’avance ; qu’à cela ne tienne, on prendra le métro pour seulement deux stations, juste le temps d’éviter la très grosse grimpette.

Puis téléguidage pour trouver Sai Cao, le restaurant portugais dont Damien nous a parlé, perdu dans une rue de la ville à l’abri des touristes.

Effectivement, de l’extérieur, plutôt une apparence « mâchon lyonnais » des quartiers populaires (pas les mâchons de St Jean qui sont maintenant plus tournés vers les touristes).

C’est full de chez full. On attend donc qu’une table se libère, et une demi-heure plus tard, nous voilà installés. On a eu le temps de lire « la carte », c’est-à-dire, une feuille volante où sont inscrits à la main les plats proposés par la maison.

Comme ça, j’ai le temps également de mettre en route mon traducteur Google, afin de comprendre de quoi il s’agit.

Nous sommes les seuls étrangers. L’endroit semble être couru par des habitués ; ça s’interpelle, rit, blague, parle fort ; bruits de vaisselle, de couverts qui choquent les assiettes, ballet des quatre garçons qui apportent les plats ou proposent des cafés aux tables qui terminent, voire, un petit « remontant », bref, un brouhaha fort sympathique qui me berce…

J’opte pour le « coriz a portuguesa », sorte de potée portugaise dont l’assiette déborde bien que ce soit, en théorie, la portion d’une seule personne ! Très goûteux, savoureux, mais vraiment trop copieux ; Jacques, dont l’assiette semble moins remplie, pioche dans mon plat ; mais on n’en vient pas à bout quand même !

Merci Damien pour nous avoir confié l’adresse de ce petit restau traditionnel, à la cuisine populaire, sans prétention, mais si « vraie » !

14h00. On repart, à pied, vers le haut de la vieille ville, retrouver la Livraria Lolla ; un peu d’exercice après ce plantureux repas ne fera pas de mal …

Eh bien, on a eu raison de persévérer. Cette librairie, un régal ! Son seul défaut est d’être citée dans tous les guides, ce qui fait qu’elle est envahie très régulièrement ; dommage pour ceux qui lisent le portugais ; il est difficile de prendre le temps de chercher une œuvre.

Mais quel bijou ! Sur deux étages, des livres qui tapissent les murs comme dans les meilleures bibliothèques, un escalier central à double circonvolution, dessiné en « huit », rampes de bois ambré, comme les rayonnages, parquet ciré sur le sol, verrières de vitrail au plafond, ambiance feutrée… On y resterait des heures !

Je quitte à regret ce lieu que je trouve magique ; mais tout juste à côté, une autre belle boutique, vintage, nous fait encore rêver quelques minutes supplémentaires.

Redescente vers le Douro, ou la fraicheur de l’eau nous attire. Le soleil est très chaud..

Le terminus du tramway se trouve là ; c’est décidé ; on prend nos tickets et on embarque jusqu’à l’autre terminus, dans un véhicule authentiquement brinquebalant. On longe ainsi le Douro jusqu’à son embouchure…

La mer est un peu agitée ; il y a du vent ; un kite surfeur fait des voltiges non loin. Plages sablonneuses entrecoupées de rochers. C’est bien l’Atlantique !

Balade sur le front de mer jusqu’à Boa Vista. Un verre en terrasse en bord de plage, puis c’est le retour à l’hôtel par un bus (grande première ici !), dont on découvre qu’il y a un arrêt pile en face de notre hôtel !

On se déleste de nos courses avant de filer au Mercado Sucesso, pour un dernier repas sur le pouce, dans l’ambiance joyeusement agitée des Portugais…