Australie jours 8/9

Publié le par Muriel Bayet

Pistes, creeks à secs, parkings brûlants, pas d’ombre, des litres d’eau, de « gatorade », « ginger beer », sable rouge, terre, pierres, roches, traces de feu…

Ici, on pratique la politique du « feu maîtrisé » : en fonction de la chaleur et du vent, le feu est mis -ou pas- dans un secteur déterminé ; les herbes sèches et les écorces brûlent ; la terre est ainsi nettoyée, et un incendie sauvage ne pourra pas s’y déclarer. Autre avantage : l’herbe qui repousse après les brûlis est verte et tendre. C’est un mets très apprécié des kangourous, et les aborigènes, friands de ces mammifères, savent ainsi où les chasser…

On marche dans des endroits magiques, marches plus proches du trek que de la promenade, mais il fait si chaud, trop chaud, 3 heures de marche au minimum sur des sentiers abrupts, soleil incandescent, pas d’eau… Et le guide, Rhett, de nous expliquer la faune, la flore, l’histoire de la région… Petite pause « pomme/orange » à mi-parcours, et on repart… L’eau des gourdes est devenue chaude ; elle pourrait servir de douche ; d’ailleurs, c’est ce qu’on fait ; trop désagréable à boire, on la fait couler sur le visage…

Les paysages que l’on découvre valent bien l’effort ; mais que c’est dur ! Challenging, comme ils disent. La chaleur est intense, violente… On se désaltère, on verse de l’eau sur le corps, les cheveux, les chapeaux, les t-shirts. De l’eau, toujours de l’eau. 1 litre par heure et par personne. On part, bouteilles chargées au maximum : à l’arrière du véhicule, une réserve d’eau que l’on remplit chaque jour dans les points d’eau potable, et dans laquelle on glisse un sac de glaçons sortis de la glacière, posée dans la remorque.

Et les mouches. Ce n’est pas encore la pleine saison, mais bon sang qu’elles sont agaçantes, collantes…

Au hasard des routes ou des marches, on croise quelques kangourous, dingos, wallabies, des vols de « badgies », mini perroquets vert tendre et jaune anis, toujours en groupe, patrouille volante, meeting aérien permanent, en piqué ou virages gracieux, des « thorny devils », sorte de gros lézards whisky à crêtes multiples, des perroquets, rouges, verts, vert et bleu, et des crimsy parrots, des cacatoès, et puis des « long-tailed devils », un lézard, encore un, très grand, très long, qui se dresse sur ses pattes pour se déplacer… Sans oublier l’affreux criaillement des corneilles qui sont partout, zones sèches ou pas, les taureaux et les vaches, grands troupeaux laissés en liberté sur 1 million de km² qu’ils partagent avec des hordes de chevaux sauvages, élégants, racés, et des dromadaires, « importés » du Moyen-Orient au XIX° par les chercheurs d’or…

On s’est -et on a- posé la question : comment rassembler les troupeaux dans cet espace si vaste ? Assez « simple », en fait : les points d’eau où peuvent s’abreuver les bêtes étant assez rares, il suffit d’assécher les points extrêmes ; les animaux vont ainsi se rapprocher des points d’eau plus centrés, et ainsi de suite, d’asséchement en asséchement, la périphérie de la zone se rétrécit jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul point d’eau. Le bétail est alors rassemblé !

Le sable, les roches, la végétation… On n’en finit pas de s’étonner, s’enthousiasmer, admirer, s’émerveiller…

Violine, cramoisi, ocre, brun, chocolat, rose pastel, fuchsia, jaune, mauve, orangé, céladon, myosotis, crème, blanc, paille, or, cuivre, mauve, rose indien, Crimson, orange vif, tabac, gris, havane, ambre, jade, tilleul, sable…

Veinée, unie, marbrée… La roche s’expose, plus belle et plus éclatante qu’une toile de Maître…

Et à cette palette aux infinies nuances qui se plaisent à jouer avec la lumière, s’ajoutent les verts tendres ou froids, anis, jaunes ou bleutés, grisés, des feuilles d’eucalyptus, grass-trees, desert oaks, widow-makers, herbes dorées, cactées, buissons épineux, les roses du désert, fleurs mauves au cœur pourpre, et d’autres petites fleurs, très fines, petites, qui ont éclos quelques heures après le gros orage de jeudi soir……

On rencontre parfois, sur la Stuart Highway, longue route goudronnée qui joint Darwin à Alice Springs, des « road trains », long camions pimpants malgré la poussière, très hauts, très larges, et tirant trois longues remorques…

 

Les pistes ne sont accessibles qu’aux 4X4. On les a beaucoup empruntées, pendant ces cinq jours « d’aventure » en Australie centrale, parfois « animées » par de mini tornades spontanées qui tourbillonnent en soulevant des nuages d’une poussière couleur brique…

Uluru, le célèbre rocher, et le centre culturel aborigène où sont vendues beaucoup de toiles… Lieu sacré, tabou. Pas de photos. Le centre est décoré de dessins traditionnels aux couleurs naturelles : les ocres, bruns, violines, rouges et orangés déclinés sur les sites. Sous l’auvent d’une boutique-galerie d’art, deux aborigènes sont en train de peindre, assis à même le sol… Ils ne relèvent pas la tête et ne répondent pas au bonjour ; au contraire, ils saisissent un panneau «no photo », et le mettent bien en évidence. Ici, ils sont chez eux ; ils dialoguent avec leur peinture, leurs traditions, leur histoire. Les touristes qui passent, ça les dérange…

 

On ouvre et se partage une bouteille de « champagne » devant le coucher de soleil sur Uluru. Comme tous les autres groupes de touristes. Je ne sais pas bien pourquoi, d’ailleurs ; il y a des couchers de soleil qui sont diablement plus spectaculaires !

La Vallée des vents, Katatjuta… La rando suit un moment le lit d’une rivière –à sec, bien évidemment !- : cailloux plus ou moins stables, mêlés de terre et sable rouges qui réverbèrent la chaleur déjà trop forte… Paysages extraordinaires de couleurs contrastées et multiples.

Kings Canyon, marche difficile à cause de la trop grosse chaleur -42°- et le dénivelé important et rapide. Le groupe se sépare en deux : les « forts », qui montent sur la crête du canyon, et nous autres -5, dont moi-, qui faisons la marche plus courte et plus plate de Kings Canyon Creek…

 

Australie jours 8/9
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