Ledéclin

Publié le par Muriel Bayet

Le déclin

Et puis, tout doucement, silencieusement, sournoisement, elles se sont installées, prenant leurs quartiers dans les moindres replis, les plus petites zones obscures, les endroits les plus inaccessibles….

Qu’elles se nomment, Charcot, Horton, Avium, …, elles ont toutes le même modus operandi : se glisser dans l’ombre des cellules et gagner le maximum d’espaces pour enfin, le moment venu, frapper. Frapper en aveugle, frapper partout, frapper, frapper, sans répit, sans merci…

Et vous, vous tentez de vous rebeller, de contrer les attaques, de répondre coup pour coup, mais en vain ; la horde assaillante est trop nombreuse, trop virulente, trop barbare… et malgré les boucliers et les arquebuses mis en place par les scientifiques, vous finissez par mettre genou à terre en attendant le coup de grâce…

Finies les envolées joyeuses, les soirées fous rires, les tables étincelantes et les plats conviviaux… Finies, les longues marches sur la plage, les randos découvertes, les réunions associatives, l’insouciance du bonheur de vivre…

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, vous passez de l’état de joyeux retraité dynamique à celui de vieillard fragile…

Garder le moral ? Positiver ? Mais avec quoi ????? Lorsqu’on n’est plus que l’ombre de soi-même, on a beau s’accrocher, s’accrocher encore, essayer de donner le change…. le miroir vous renvoie l’image d’un visage où le sourire n’est plus éclatant, où les yeux ne pétillent plus… Miroir, mon beau miroir, que suis-je donc devenue ?

 

St Guénolé, 29 décembre 2023

Muriel Petrucci-Bayet

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M
Ce beau texte a un goût de coup de cafard. Et oui cette période festive est toujours un moment de rappel à la réalité et de manque cruel de ceux qui sont tombés sous l'emprise de ces horribles maladies. Comme je te comprends. Que c'est dur de voir ses êtres chers dégringoler sans ne pouvoir rien faire. <br /> Courage Murielle. Je t'embrasse.
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